Atelier préparatoire aux Assises Territoriales du Travail Social, groupe du vendredi 25 Avril 2014 à la Salle Rémy NAINSOUTA – Territoire de Cap Excellence…le compte-rendu…
Posté sur avril 28, 2014 par koezyon-glob.fr en Actions collectives, Actualités à la une // 2 Commentaires
En Guadeloupe, le co-pilotage de ces Assises est réalisé par la Direction de la Jeunesse et des Sports et de la Cohésion Sociale (DJSCS) représentant l’Etat et le Conseil Général, en charge de l’Action sociale. Pour faire remonter les éléments propres à notre territoire (face à l’exclusion sociale, lutte contre la pauvreté, accès aux droits, insertion professionnelle, protection de l’enfance, etc.), ils ont mis en place une méthode de travail, à travers des ateliers, qui prévoit des rencontres avec les acteurs de terrain et les usagers, dans chacun des territoires intercommunaux, permettant ainsi la participation du plus grand nombre de partenaires du Social. Celle-ci a le mérite d’avoir des informations issues des pratiques et des questionnements du quotidien. L’objectif de cette rencontre est de faire un travail de remontées de données concernant l’intervention professionnelle en Travail Social au sein du territoire Cap Excellence en l’occurrence, et la place de l’usager. De tout ceci émergera un diagnostic du Travail Social en Guadeloupe et l’occasion de faire des préconisations qui seront relayées au niveau national, en vue de mettre en place une organisation efficiente pour les Travailleurs Sociaux.
Cette réunion s’est déroulée sous la présidence de M. Eddy COURRIOL de la DJSCS en charge des métiers du Paramédical et du Travail Social, chef de pôle et chef du projet des Assises Territoriales. Il était entouré de Mme Monik MERION, responsable du service de l’Accompagnement Social Lié au Logement et de la gestion du Fonds de Solidarité pour le Logement qui relève du Conseil Général. Egalement notons la présence de M. HILD directeur territorial de la Protection Judiciaire et Juvénile (PJJ), et de M. Gilbert CONGRE, directeur général des services à l’APAJH (Association Pour Adultes et Jeunes Handicapés).
Pour bien situer le contexte de cet événement, Mme MERION n’a pas manqué de noter l’opportunité d’un tel débat, alors que se posent des questions sur la place du Travailleur Social dans notre société et de leur utilité face à cette crise sociale que nous vivons en Guadeloupe.
Les chiffres qu’elle a évoqués sont sans appel :
- 23% de chômeurs soit 72 340 personnes sans emploi
- La violence qui gangrène la société avec 44 homicides en 2013
- Progression du nombre de BRSA de 41 000 en 2012 à 46 000 en 2013
Poursuivant son évocation de données chiffrées plus que parlant, s’appuyant sur une étude de Qualistat, elle nous a dévoilé les préoccupations premières des Guadeloupéens :
- 59% le chômage,
- 46 % l’insécurité
- 39 % l’avenir de la jeunesse
Ces constats étant posés les débats ont concerné divers points :
- La place de l’usager
En préambule de ce thème, il a été rappelé la loi du 2 janvier 2002 qui pose les bases de la refondation du Travail Social. L’usager est un sujet de droits. Dès lors comment mieux prendre en compte sa parole. Usager parfois stigmatisé, surtout les jeunes en raison de leur aspect extérieur, leurs habits, mais il reste quand même sujet de droits, et nécessite également un accompagnement de qualité.
On remarque que l’usager a des demandes qui parfois nous semblent « irrationnelles ». Comment réagir ? La réponse institutionnelle n’est pas toujours adaptée à la demande de l’usager, avec quelquefois des réponses trop éloignées dans le temps qui conduisent à la dégradation de la situation de la personne ou de la famille.
La notion du droit de l’usager se heurte aussi dans certaines situations au droit du professionnel. Le travailleur social doit être aussi dans son rôle éducatif et rappeler à l’usager qu’il est sujet de droits mais aussi de devoirs et quand c’est nécessaire recadrer la demande faite. De plus, la notion d’écoute et d’explicitation du Travailleur Social est primordiale dans sa relation avec l’usager.
- Le travailleur social
Les interventions ont fait ressortir le mal être des travailleurs sociaux, leur peur. Les professionnels ont peur des usagers, avec lesquels ils sont quelquefois dans des relations non plus de confiance mais de méfiance. S’il fallait ne citer qu’un exemple parlant, on évoquerait les situations d’agressions, de violence à l’égard du personnel dans les institutions d’accueil de jeunes en difficulté.
Il y a aussi la violence de l’institution, qui est garante pourtant de l’intégrité tant physique que psychique de ses employés du Travailleur Social, alors même que ce dernier a plus que jamais besoin de reconnaissance de la part de son employeur.
Par ailleurs, on assiste à un burn out des Travailleurs Sociaux qui se sentent démunis face aux nouvelles problématiques et aux nouveaux publics qu’ils ont en face. D’où la nécessité d’une instance de supervision et d’une instance d’échanges sur les pratiques professionnelles.
- La formation professionnelle
Se former devient primordial pour pouvoir s’adapter et avoir les réponses adéquates. La formation sur le terrain, la formation initiale montre ses limites comme l’a rappelé un jeune diplômé. Cela est en lien avec les propos d’un directeur d’une structure qui évoque lui aussi un manque de connaissance des dispositifs existants mais aussi un manque d’outils pour faire face au public actuel. La formation doit être continue tout au long de la carrière et diplômante pour avoir le sentiment d’évolution personnelle et professionnelle.
Il a été important de rappeler qu’il y avait une déficience de professionnels dans certains métiers (tels que ergothérapeute, neuropsychologue, cadre intermédiaire, etc.).
- Le management dans le secteur du médico-social
Concernant le management, l’inquiétude de plus d’un participant est remonté quand à la recrudescence de personnel encadrant issu du secteur marchand et de ce fait non au fait du travail du médico-social. L’inquiétude des managers est palpable face au manque de moyens, aux manques de formation continue proposée aux professionnels.
Cette inquiétude a de quoi nous faire réfléchir car ces professionnels sont garants d’un bon ordre social. Il semble qu’au terme de ces échanges sur ces différents thèmes, la nécessité d’un véritable travail de réflexion sur le social est évidente. Les propos recueillis à travers les expériences de terrain permettront sans aucun doute, l’émergence d’une nouvelle approche du Travail Social qui gardera toujours ses valeurs. Des interrogations ont été faites quant à parler d’usager ou de client. Certains se sont montrés favorables à la notion de client. Cela peut-il amener à une déshumanisation du secteur social ?
Les Assises du Travail Social doivent permettre de repenser l’Action Sociale en Guadeloupe, axée sur une dimension innovante du Travail Social et non de rattrapage face à la France hexagonale ; d’une nouvelle donne territoriale induite par l’intercommunalité. Les Etats Généraux à venir promettent certainement du changement, espérons-le !!!
Koezyon-glob.fr
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évident de rappeler aux professionnels l’intérêt de leur présence lors des divers ateliers sur leur territoire…ne pas penser que cela ne vous apprendra rien de plus nous sommes dans une construction collective…un travailleur social est un militant…force de propositions…restons éveillés!!!…an nou pwan doubout an nou pou on demain méyè
Les évolutions de la société guadeloupéenne sont rapides ce qui produit des problématiques nouvelles et complexes à prendre en charge.Cette reflexion sur le travail social n’est pas que nécessaire elle est vitale pour empêcher à ce qui ressemble déja à l’agonie de ce secteur